Avant Kuroko? Slam Dunk

AVANT KUROKO, SLAM DUNK?



Salut à vous qui aimez le ballon rond et les mangas, peut être avez vous eu vent de cette news, une nouvelle édition en 20 tomes organisés en fonction des différents arcs scénaristiques de l'oeuvre de mr Takehiko Inoue devrait voir le jour au Japon. Nous sommes quelques uns à croiser les doigts pour qu'une édition collector pointe le bout de son museau sous nos latitudes. Mais pourquoi tant d'engouement pour cette série pré-publiée entre 1990 et 1996 dans le Weekly Shonen Jump puis publié (en 31 volumes) en France entre 1999 et 2004 chez Kana? Pourquoi ne pas se satisfaire des capacités de la génération miracle? Tout simplement parce que pour ceux qui ont connu Slam Dunk. La saveur, la tension, le trait et le dynamisme de l'histoire n'ont pas leur égal. Car oui Kuroko est très sympa, mais les capacités des personnages sont tellement hors du champ du possible que la comparaison ne peut être faite. Les deux mangas traitent du basket mais chacun à choisit un aspect différent. 


C'est probablement l'amour que porte mr Takehiko Inoue pour ce sport qui rend Slam Dunk si criant de vérité. L'auteur né le 12 Janvier 1967 à Okuchi dans la préfecture de Kagoshima s'est passionné pour ce sport durant ses études. Il intègre le club de basket de son lycée, en devient le capitaine puis continue en université. C'est à cette période qu'il décide de devenir mangaka, il participe alors à un concours, le fameux concours Tezuka (qui a vu quelques grands noms couronnés, je vous invite à consulter mon article sur mr Katsura par exemple) et remporte le premier prix avec "Kaede Purple". Déjà le mangaka flirte avec le basket et propose une histoire riche et surtout un personnage qui sera l'un des pivots de Slam Dunk, "Kaede Rukawa". Il travaillera ensuite en tant qu'assistant sur City Hunter auprès de Mr Hojo. Slam Dunk va être son plus gros succès, avec 3,5 millions d'exemplaires vendus par tome pour un total de plus de 110 millions d'exemplaires vendus au Japon... Le succès aidant, une série d'animation de 101 épisodes sera diffusée entre 1993 et 1996 ainsi que 4 films tous produit par la Toei Animation.


L'histoire est d'une simplicité extrême, un pur shonen. Nous avons un lycéen, un peu voyou mais ayant un bon fond qui ne sait comment occuper ses journées. Collectionnant les déceptions amoureuses il espère pouvoir contrer le mauvais sort lors de son entrée au lycée de Shohoku. C'est alors qu'il fait la rencontre d'une jeune fille Haruko Akagi, cette dernière est impressionnée par la taille de notre voyou et lui propose d'intégrer le club de basket ball. De fil en aiguille, Hanamichi Sakuragi (car c'est de lui dont je parle depuis le début ^^) va se passionner pour le basket et se construire autour de ce sport et de ses co-équipiers. De façon assez classique, il rencontrera son meilleur ennemi et rival, un certain "Kaede Rukawa" un génie du basket pensant pouvoir gagner à lui seul toutes les rencontres, et une galerie de personnage ayant chacun une spécialité: Takenori Akagi le pivot surpuissant, Ryota Miyagi, l'arrière rapide, mobile et ayant un sens du jeu très développé, Hisashi Mitsui, l'ancien MVP spécialiste des tirs à trois points, Kogure Kiminobu, l'ailier sans grandes qualités physique mais déterminé et faisant tout pour la cohésion de l'équipe... Très vite on se rend compte que le propos est juste. Pour quiconque ayant joué au Basket, les termes font échos, bien que sublimés par le trait de Takehiko Inoué et fantasmés de façon à prendre forme dans un manga, les cas de figures, les mouvements et les phases de jeux sont un véritable régal. L'utilisation des temps morts, la rotation des joueurs, les limites physiques et les enjeux des poules et qualifications, tout est fait pour mettre le sport en avant. Petit ajustement toutefois concernant les 7 premiers tomes de la série, ils ne reflètent pas l'essence de la saga, ils permettent de placer les bases de l'histoire et de prendre conscience de la nature de chacun des membres de l'équipe du club de Shohoku. Car que l'on parle de Sakuragi ou de ses aînés, ils forment tous un groupe de forts caractères et shonen oblige, autant mettre en avant leurs capacités physiques dans le cadre de bagarres de jeunes. Cela étant, le trait assuré du mangaka rend ce passage très agréable à lire et met en appétit pour les fans de basket car on se prend à rêver du futur 5 majeur que ces jeunes gens pourraient proposer.


Les deux passions de mr Inoue ont permis de proposer des planches de toute beauté. Les muscles, les postures le découpage des cases. Tout est au service de la narration, les matchs défilent au rythme des pages et des différents tomes, les temps morts sont intelligemment exploités et l'on a un exemple de construction de héros. Les matchs clefs sont autant de raisons de présenter les entraînements nécessaires aux joueurs pour atteindre ce niveau de jeu. Pour autant, comme dans la vraie vie, les personnages sont confrontés à la dure réalité de la compétition, il ne suffit pas de considérer "le ballon comme son ami" ni de travailler en équipe et de "tout donner", quelques fois l'opposant est trop fort. Car si l'auteur nous propose de suivre le club de Shohoku, par le biais des phases de qualification on se prend à connaitre aussi bien les effectifs des autres équipes qui ont tout autant faim de victoire que nos héros. Shoyo, Ryonan, Kainan, Sanno... Que de noms mythiques pour les fans du manga. Avec les espoirs et les sacrifices des protagonistes. Derrière toute cette fièvre, l'auteur glisse ça et là des éléments permettant de relativiser les échecs et réussites des personnages. C'est une passion, c'est une étape, c'est du basket de lycée, il faut penser au reste, au futur. On voit avec émotion les adieux des terminales, les promesses des secondes et premières qui portent dès lors les espoirs de leurs ainés sur leurs épaules. A coté de cette charge, on observe aussi les différents personnages préparer soigneusement les concours d'entrée aux différentes facultés, on comprend aussi que les pairs de nos joueurs préférés leurs donnent rendez vous au niveau universitaire.


Il y a toujours une équipe plus forte que soit, c'est un peu le sous titre que l'on pourrait ajouter à Slam Dunk. Sans que cela soit une barrière infranchissable, bien au contraire. A l'image de Sakuragi qui progresse au fur et à mesure qu'il se confronte à la difficulté, tout comme Sendo qui se lasse du basket car il ne vibre plus ne trouvant pas d'adversaire à sa mesure. Un autre génie prend des leçons, le basket ne consiste pas uniquement à passer n'importe quel vis à vis, Kaede prend conscience que le basket est une série de possibilités que son talent seul ne suffit pas à mener à la victoire. C'est aussi une leçon de respect, un respect vis à vis des efforts de joueurs passionnés qui résistent aux entraînements, qui se donnent pour les autres et font en sorte de porter leur équipe au plus haut. Si les matchs sont romancés de façon à tenir en haleine les lecteurs, les plus observateurs vont reconnaître ces moments de tensions et les doutes qui étreignent immanquablement les athlètes. On salut les efforts du maître pour nous expliquer les différentes règles du basket et les finesses qui font toute la saveur de cette discipline. Novice, fan de manga et fan de basket se retrouvent dans cette oeuvre qui représente finalement la parfaite synthèse de l'auteur. Une passion débordante pour le basket et un talent incroyable en tant que mangaka.


Le résultat est là, un manga, dont les dessins sont saisissant de réalisme. La tension des matchs est comparable à des play off post saisons alors que l'on assiste à des rencontres de lycéens. Attention, ne vous y trompez pas, si de nombreux passages permettent de créer du lien avec les personnages et de garder une dimension comique, à aucun moment le basket n'est tourné en ridicule. Quelques techniques, surtout celle de Sakuragi peuvent sembler limite, mais dans l'ensemble on vibre à l'unisson des spectateurs et joueurs. On crie, on pleure on rage, le panel des émotions y passe dans sa totalité et l'on remercie l'auteur pour ces merveilleux moments. La fin du 31 ème tome est un exemple de maitrise et surtout justifie son statut de titre mythique. (En 2007 il est nommé comme étant le meilleur manga par l'Agence des affaires culturelles, devant Jojo's Bizarre Adventure et Dragon Ball, rien que ça...) Avis aux amateurs, en 2004 Mr Takehiko Inoue a écrit un épilogue à son titre phare "Slam Dunk: 10 days After"

Remercions ce fan inconditionnel des Los Angeles Lakers pour ce cadeau qu'il nous à fait, cette maitrise tout au long des 31 tomes, sa fin magnifique et sa carrière. Alors on crie haut et fort allez les "Take-chan" (son équipe de basket) et on file s'entrainer sur le ground ^^  



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©I.T.Planning inc

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