De la violence dans les Jeux vidéo...

Allez cette fois on y est, voilà la question, non pas celle du gagnant de la coupe du monde, du prix d'entrée de la Japan Expo, de la couleur des culottes des Marseillaises ou des Chtites sur W9 ou encore de la question des retraites ou de la grève des cheminots. Non rien de tout cela, c'est une question bien plus impérieuse que nous allons aborder "La violence dans les jeux vidéo rend elle les gens plus violent".

Rassurez vous, ce n'est pas une nouvelle étude financée par la Maison Blanche pour dénoncer la violence de cette industrie, ce n'est pas non plus un financement de l'E3. Je reste indépendant, mais toujours curieux. Et quand on parle de jeu vidéo je suis présent. Comme beaucoup de personnes, les Jeux font partie de mon quotidien, que l'on parle d'un candy crush, d'un wow, d'un battle royale et même d'un GTA, tout ceci compose mon quotidien. Pire encore je cultive une passion pour les films de zombies et j'aime les mangas bien violent, des vrais Seinen comme "kimagure orange road, city hunter, video girl ai, saint seiya, love hina", ;p et quelques titres comme "Akira, Ghost in the shell, Ninja Scrolls"...) Bref un délinquant en puissance. Je passe mon temps à me plaindre que la violence est de plus en plus présente au quotidien et un jour je me suis retrouvé devant une personne qui m'a dit ceci: "Vous avec vos jeux vidéo, un jour vous déclencherez une guerre, vous ne vous rendez pas compte de votre comportement, vous êtes d'une violence..." Les personnes me connaissant savent que je suis un ancien "Joppok" (gangster coréen) et que mon ancien lycée de "Suzuran" (Crows Zero) n'a pas fait de moi une personne tendre. Une fois rentré à mon domicile je regarde ma femme et je lui pose cette question: "Dis moi penses tu que ma violence extrême soit liée à ma pratique intensive des jeux vidéo?" Là elle me fixe puis éclate de rire en me demandant ce que j'ai puis nous passons à table. L'histoire pourrait s'arrêter là mais mon esprit ne pouvait s'y résoudre je sentais bien que je tenais quelque chose.
J'ai donc lâché mon king of fighter (pourtant j'étais en train de win) et je me suis dit, mais à quoi rime tout ceci, faut il réellement que je cogne sans cesse sur une Athéna, sur un Ryo Sakazaki en boucle pour me divertir? Cette violence dont je fais preuve in game ressort elle dans mon quotidien, peut être que mon comportement devenait plus violent, comme si le jeu m'entrainait et repoussait ma violence toujours plus loin. Mes nuits blanches à tuer des démons et des zombies finissaient par me métamorphoser en ce contre quoi je me suis toujours battu, "Ces autres là qui sont violent" ceux qui ne tiennent pas la porte, qui crache, qui menace de frapper à la moindre occasion. Ce que je n'acceptais pas des autres il y a quelques années je finissais par le faire. Bien entendu au début j'étais dans le déni, je pensais que ce n'était qu'un mimétisme, que je me créais une coquille pour ne pas me faire agresser. Mais non il n'en était rien, j'étais devenu le "Predator" et tout ça à cause de ces jeux vidéo violent et addictifs. Ils avaient changé mon comportement, bien plus que les heures passées au travail, à l'école, au sport, en soirée, en famille endossant tour à tour les rôles de père, époux, employé, pote. Non aucune de mes autres activités n'arrivaient à surpasser mes heures passées devant mon écran à PK (tuer des joueurs, oui vous avez bien lu, tuer) Mes actions dans l'univers vidéoludique commençaient à dicter mes actes irl.

Face à la gravité de cette découverte je me demandais si il n'était pas dangereux de continuer à jouer d'autant plus que de bons amis me permettaient de jouer avec ces fameux casques virtuels. Moi qui commençait déjà à sombrer dans la folie de cet engrenage du jeu de la violence et du café, je me sentais perdu. Allais je devenir comme ces tueurs dont on parlait à la télévision? Ceux qui avaient un jour joué à un jeu, ceux qui avaient consulté des pages de jeux violents sur internet ou encore les gens qui ont tués des gobelins sur des jeux vidéo? Ma raison s'échappait et je sentais que mes verrous de conscience commençaient eux aussi à donner des signes de faiblesse. j'étais ces personnes ils étaient mon reflet, et finalement je pouvais enchainer des parties de mario kart, mon destin était scellé. A ce moment mes pensées étaient tournées vers mes deux enfants, j'imaginais déjà la honte dans la famille et les "dossiers" que la police et les médias ressortiraient lorsque mon esprit ne serait plus qu'une suite de 0 et de 1 menant à la "city of violence". Je voyais clairement le passage au jt avec ma collection de hentai (qu'un cousin d'un ami d'une vague connaissance m'avait donné) mon sabre, mes mangas, ma passion pour les jeux de combat et ma ludothèque dont les films sont tous proches de "Cannibal Holocaust", les voisins qui témoigneraient de mon côté violent et de mes regards qui en disaient long sur ma démence. Ma femme serait en larmes se disant que les signes étaient là mais qu'elle n'y croyait pas que cela ne pouvait être moi. Tout le monde désignerait alors l'industrie du jeu vidéo comme coupable de ce gâchis.
souvent citée, à en croire certains, la série des gta en a créé des gens violents
J'allais abandonner alors qu'il me restait un jeton pour continuer. Mon instinct de survie à alors pris le dessus et j'ai pris encore plus de recul, comme si une partie de mon esprit était encore en mesure de réfléchir correctement. Des souvenirs me revenaient, des tests passés sous formes de jeux,  cet aspect du jeu qui me permettait de l'utiliser comme un exutoire. Tout à coup mon ami "libre arbitre" m'appela m'indiquant que pour lui la distinction entre le réel et le virtuel n'était pas un sujet, m'assurant de fait qu'il serait présent lors d'une situation critique pour me permettre de ne pas devenir violent. Tout commençait à s'éclaircir, et des questions affluaient dans ma tête, qu'en est il de la violence à la télévision, de la violence dans la rue, de la violence au travail, impliquer le jeu vidéo n'est ce pas finalement se demander si la poule est arrivée avant l'oeuf? Bien que le jeu vidéo ne soit pas considéré de façon unanime comme un art, ne dépeint il pas une facette de notre société? Un autre souvenir me revient, 4,3 milliards d'euros c'est ce que représente l'industrie du jeu vidéo en France. Peut on penser sans être totalement hors sujet (mais là encore mon esprit asservi par les vices du jeu me fait peut être une cruelle farce) que les jeux répondent à une demande et qu'ils ne nourrissent pas nécessairement à eux seuls l'embrasement de violence qui nous conduira jusqu'à la "Purge"? Pensant à nouveau à mes enfants je me disait qu'il y avait aussi un devoir de contrôle de ma part pour tenter de réguler leur consommation (encore qu'a 7 et 21 mois...). Ma femme est alors arrivé dans la chambre et me dit juste ceci: "au fait les jeux vidéos ça existe depuis combien de temps? 60 ou 70 ans non? et les guerres et les atrocités existent depuis toujours non?" 

J'étais assommé, comme si elle avait dégainé le marteau de Kaori. Tout simplement, elle m'apportait sur un plateau ma rédemption, mon salut. Je regardait alors ma femme avec beaucoup d'amour, pendant qu'elle brutalisait un Gnome des Forêts du Nord unijambiste dansant à la pleine lune au milieu des douze statuettes enroulées dans du jambon...
Plus sérieusement, je ne pense pas que les jeux vidéos soient à eux seuls l'explication ultime de la violence dont font preuve certaines personnes, la société est violente, notre quotidien l'est toujours plus. Faire peser cette responsabilité sur les jeux aussi violent soient ils, revient à accuser une femme battue de l'être à cause de son comportement. C'est idiot et il n'y a rien qui permette de tenir ce genre de théorie. Il faut responsabiliser les gens et il faut arrêter de vouloir trouver une explication rapidement et qui ne fasse pas de vagues. L'industrie pornographique a t'elle transformé tous les hommes en acteurs? Oui il peut y avoir des débordements mais ils sont rarement le fait d'un seul et unique facteur. Et c'est en continuant de propager ce genre d'informations que nous sommes en faute. 

©DR
©LP'C

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