Wonderful Days quand la Corée se fait connaitre

J'aime l'animation, la Corée et pourtant je n'en avais pas encore parlé. Grand prix Animation du festival du film fantastique de Gerardmer 2004. Wonderful Days est un de ces films que l'on a plaisir à regarder. Méconnu, il mérite le détour par son côté technique, l'animation est excellente, le mélange 3D et maquette est vraiment bluffant et pour ne rien gâcher, la bande son rend totalement honneur au travail fournit pour le côté visuel du film.

C'est Kim Moon Saeng qui s'est occupé de la réalisation, fort de son expérience acquise dans le domaine de la publicité, il s'en est royalement acquitté. Diplômé de l'école des beaux arts de Honk-Ik en maîtrise  de design tri dimensionnel, il est aussi détenteur d'une maîtrise de design de l'Université d'Art Industriel. Homme vivant pour sa passion il s'est imposé comme le réalisateur de film publicitaire incontournable en Corée mais aussi comme un mentor prêt à transmettre son savoir, donnant des cours de design à l'Université de Kyaewon. Nous l'avons connu en France grâce à Wonderful Days, dont nous allons parler maintenant.

L'histoire nous présente une société inégalitaire, de nombreux conflits ont gangrénés notre histoire et c'est autour d'une cité "Ecoban" faites pour les plus riches, que la vie s'organise. Les autres, les plus pauvres et les contaminés sont rejetés et fondent la cité de "Marr". Une ère de paix semble se profiler mais c'est sans compter les desseins des dirigeants d'"Ecoban" dont la survie dépend de la pollution... La guerre entre les deux cités devient alors inévitable. Dans ce conflit, un homme va se dresser contre Ecoban et son objectif est simple "Retrouver le ciel bleu". De façon assez classique dans la science fiction, on a une approche assez manichéenne, le bien et le mal, les riches et les pauvres, les purs et les impurs... Ce terrain est idéal pour développer des thématiques  comme l'inégalité, les classes sociales, l'écologie. Chacun de ces thèmes est abordé avec plus ou moins de réussite mais dans l'ensemble, le propos se suit avec plaisir et l'on se surprend à s'interroger sur cette question qui quelque part est la plus importante dans le film, "Qui doit vivre?" Comprenez bien que la cité "d'Ecoban" ne fonctionne que parce que la pollution généré par les contaminés alimente la cité, à l'inverse les contaminés ne peuvent vivre sainement sans détruire le mode de fonctionnement "d'Ecoban". Le propos est ambitieux et c'est un véritable tour de force qui est réalisé, en un film de 1h22, tout est traité, bien entendu, le réalisateur ne nous a pas laissé des dossiers sur chacun de ces thèmes, non il a fait bien plus simple et tout aussi efficace, il a semé des graines, des pistes et toutes servent son histoire. Loin de lui la prétention d'apporter une réponse, une vérité universelle, c'est un simple cas de figure, une décision à prendre pour la survie d'individu, la lutte d'un système... L'histoire a elle seule présente une petite friandise appétissante.
L'emballage de la friandise rend la surprise encore plus belle. La réalisation technique est excellente. Le mélange 2D/3D est une véritable bénédiction pour le récit. Il supporte les ambitions grâce à la palette des techniques utilisées. Besoin de maquettes? besoin de mettre en avant les scènes d'actions? 
Du matte painting? Visuellement vous l'aurez compris, le niveau est élevé et le film n'a pas négligé l'habillage audio. De nombreuses séquences sont portées par des musiques sublimes, d'ambiance qui appuient la narration. On peut regretter l'utilisation de ce procédé de façon mécanique, le silence apportant lui aussi un poids et une force à la narration mais ce serait pinailler. En l'état, le travail fournit et le résultat proposé pour le spectateur est largement nécessaire et suffisant pour prendre un maximum de plaisir.

Le coffret que j'ai et dont vous avez vu quelques photos est édité par "Pathé", il contient le film en VF et en VOSTF ainsi qu'un DVD bonus contenant des galeries photos, les bandes annonce et un clip musical, le plus intéressant étant (comme souvent) une interview de Kim Moon Saeng. Vous ne serez pas noyés sous les bonus, mais l'ensemble est cohérent, et il faut bien gardé en tête que le film date de 2004...

Pour conclure je ne peux que vous inviter à regarder ce film, acceptez l'histoire, laissez vous guider par la technique, la musique mais aussi par les personnages. L'aventure vous semblera alors magique, le voyage et la réflexion proposés devraient satisfaire votre appétit de spectateur. Le film ne révolutionne pas le genre, mais ce n'est pas son ambition, il propose juste une histoire servie par l'utilisation de plusieurs techniques d'animations. Alors installez vous, prenez une boisson fraiche et profitez en ^^
©LP'C

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