marchen awakens romance

MARCHEN AWAKENS ROMANCE



Quel plaisir cela a été de parcourir les 15 volumes (édités par Kana) de cette saga qui porte très bien son nom. Car oui c'est bel et bien un conte de fée qui nous est proposé et le voyage est rafraîchissant à plus d'un titre. Nobuyuki Anzai avait rencontré le succès avec Flame of Recca et a renoué avec le succès avec cette sympathique série. L'auteur né un 19 Aout 1972 et qui a participé à la rédaction du livre "Dessiner des mangas pour les nuls" respecte le cahier des charges d'un Shonen et nous propose un conte de fée tant dans les bons côtés que les moins bons.


Qui dit conte de fée dit nouvelles règles et manichéisme poussé à son paroxysme. Alors oui, Mar est bourré de clichés, de personnages qui pullulent dans les Shonen et le côté fantastique mielleux peux rebuter les amateurs de Seinen et de Dark Fantasy. Mais Pour les autres, (dont votre humble serviteur) c'est une invitation au voyage qui ne se refuse pas. Nous suivons les aventures de Ginta Toramizu, un collégien qui vit seul avec sa mère depuis la mystérieuse disparition de son père. Il rêve régulièrement d'un autre monde appelé Marchen, ce qui fait de lui la cible des moqueries de ses camarades, à l'exception de son amie Koyuki. Un jour, un être propose à Ginta de le transporter dans un autre monde. notre collégien chétif et malingre se retrouve alors dans le monde dont il a rêvé. Lui qui ne pouvait courir et avait besoin de lunettes, il se retrouve à devenir un manieur d'arms, des artefacts puissants faisant de lui un guerrier apte à apporter son aide aux plus faibles. Très rapidement il constate que les différents royaumes sont en pleine crise et qu'une entité terrible menace la paix de ce monde. L'ombre du Fantome et des pièces de l'échiquier planent une nouvelle fois, mais heureusement pour Marchen et pour nous, Ginta est prêt à en découdre...


La construction du récit est très classique, le héros va rencontrer différents protagonistes, il va évoluer avec eux, passant de l'envie à l'empathie pour finalement découvrir la force de la confiance, de l'amitié et du travail d'équipe. Rien de neuf sous le soleil, mais un trait doux et un style tout en rondeur qui renforce le sentiment de lire un recueil de conte de fées. Les combats sont scénarisés et mis en scène avec originalité. Exit la course à la puissance, place à la ruse et à l'astuce. Oui je vous vois venir, bien entendu, la puissance des personnages reste importante, mais c'est plus sur l'utilisation des arms et finalement la créativité que les combats se règlent. J'ai retrouvé un peu de "Hoshin" dans certains combats. Tout comme Taigong Wang qui manque de puissance, Ginta n'est pas un simple puits de force. C'est son imagination et finalement sa confiance en lui et ses amis qui font de lui un potentiel sauveur. Je n'ai pas résisté aux combats de son ami Jack. En effet, loin des boules de feu et sorts surpuissants, Jack utilise des techniques assez drôles mais surtout très originales. De nombreux personnages et donc combats sont réellement plaisant à suivre et nous sortent de ce train train quotidien que les gros Shonen nous servent en boucle. 


Heureusement pour que la mayonnaise prenne, nous avons quand même des personnages plus Badass, le Fantôme et certains membres de l’Échiquier par exemple. Les motivations des personnages sont universelles et peuvent tout à fait être transposées dans notre monde. On aborde de façon symbolique (en surface) des sujets comme l'inégalité, l'injustice, la morale, l'héritage, la différence ... Autant de sujets qui trouvent ici un terrain pour proposer des solutions politiquement correctes. Alors oui, le lecteur a le sentiment d'être pris par la main du début à la fin. Oui la naïveté et la pureté de Ginta peuvent heurter la sensibilité et l'intelligence des lecteurs les plus aguerris. Mais on ne peut nier que le propos est cohérent et surtout que la construction est solide. Les personnages sont regroupés lentement mais surement, les entraînements et quêtes de puissance sont amenés de façon très naturelle. Et les nombreuses touches de fan service et les moments comiques ne sont pas uniquement prétexte à allonger le nombre de pages du manga. 


On sent des inspirations de manga comme Yuyu Hakusho, avec la mise en place du War Game (un tournoi qui fait tellement penser à ceux du monde des esprits) l'utilisation des arms et le déroulement des combats ne peut que faire penser aux archétypes que l'on rencontre en parcourant Yuyu Hakusho... Grand bien en fasse à l'auteur. Nobuyuki Anzai s'inspire d'un grand Shonen et le résultat est là. Une aventure dépaysante qui nous rafraîchit et nous permet de nous évader le temps de la lecture. Loin des considérations des Seinen et loin du déferlement de violence que les détracteurs des mangas condamnent si souvent. Cette courte sage ne peut que ravir les lecteurs qui accepteront de s'évader quelques heures, les amateurs de fantasy et de shonen pleins de bons sentiments. Si vous cherchez un bon shonen, une histoire assez courte et qui vous fera sourire, alors jetez vous sur cette série les yeux fermés. 


©LP'C
©DR

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