France info, la manipulation, la méconnaissance du sujet et la copie de l'article du monde, la triforce de la médiocrité?

Durant mes errances sur la toile je suis tombé sur une vidéo très sympathique de France Info. Le thème, le sexisme dans le manga et l'animation Japonaise. Ce qui est très intéressant c'est le style de présentation. Nous avons une belle suite de dessins exécutés en fond et correspondant aux différents titres sur lesquelles la journaliste va s'appuyer. L'intention, on la comprend de suite, surfer sur la vague du "Mee Too" et dénoncer encore une fois les inégalités et le sexisme dont nos petites têtes blondes sont abreuvées à cause des produits Nippon. Comme une bonne odeur réactionnaire, hein mme "Royale"? On reprend le combat entamé contre AB Production? Bien montée, la vidéo à ceci de dérangeant que le message s'insinue sournoisement et sous couvert de défendre la cause de l'animation, on nous propose un exemple qui n'est pas des plus révélateurs. (Pour ceux qui ont vu la vidéo je parle de son allusion à "Nana"...) Cela me fait penser à mes premiers rendez vous pour décrocher un travail, et à la fameuse question "Quel est votre plus gros défaut?" Ma réponse ressemblait à "Je suis trop exigeant envers moi même, je travaille trop, je suis tellement sérieux..."
Là on est sur notre génération et on respecte la chronologie...
Nous chez les LP'C, on aime parler de ce qui nous fait vibrer. Généralement on profite de la liberté d'internet pour mettre en avant des sujets qui ne sont pas nécessairement super exposés, on évite les sujets triple A. Nous nous concentrons généralement sur le positif, ce qui fait que derrière tous les "haters" il existe des personnes qui peuvent encore trouver des choses belles et dignes d'intérêt. Mais quand on tombe sur certains sujets, il est difficile de ne pas avoir envie de partager notre point de vue.  (Rappelez vous l'article de BFM) En l'occurence, ce sujet, n'est pas un exemple de recherche et de travail pour toute personne ayant un minimum de connaissance sur le sujet. Nous parlons quand même d'un sujet que nous connaissons depuis une trentaine d'année, dans différents styles ,shojo, shonen, seinen, hentai... 
Comme quoi même hors diffusion on trouve encore à redire...
C'est donc une présentation totalement subjective qui ne laisse pas place au débat pour le lecteur. La journaliste commence en nous expliquant que comme nous elle a grandit avec Dorothée, une tentative habile permettant de créer du lien en jouant sur la fibre nostalgique. En fond on entend le jingle "Club Dorothée", on se sent bien, en terrain connu et là, premier coup d'éclat. C'est en grandissant avec ce programme que notre interlocutrice s'est habituée à voir des "nanas à poils". il est vrai que des films comme "Les Valseuses", des pubs pour les gels douches par exemple ne nous ont jamais vendu le corps de la femme pour mieux placer des produits. La révolution culturelle de Mai 68 n'a pas vu une émancipation du côté des femmes et bien entendu nous avons pervertis notre système de communication à cause de la pression Japonaise... J'exagère, je le sais, mais à peine plus que la journaliste qui va insister en nous expliquant que cette pratique se retrouve partout et que l'on appelle cela du fan service. Entre vérité et exagération, le pas à franchir est petit, tout autant que l'objectivité de la journaliste. Nos différents "Chevaliers du zodiaque", "Candy", "Dragon Ball Z", "Lady oscar", "Princesse Sarah", "Max et Compagnie" sont de véritables "Jacquie et Michel" avant l'heure. Oui le fan service fonctionne, et il y a un grand salon qui quelque part ressemble au fan service présenté par la vidéo le salon mondial de l'automobile, nous avons de jolies jeunes femmes qui mettent en valeur et inversement les véhicules. Ceci n'est qu'un exemple et non une critique de ce genre d'évènement. 
Oui la femme et sa perception (son corps) sont sujets à une exploitation commerciale voir plus (merci les sujets du BTS 2018 concernant l'épreuve de culture générale.) Si dans son exemple, la personne avait utilisée des séries liées à son intro, donc les années club Dorothée ce papier n'aurait jamais vu le jour. Pour vous faire votre avis voici le lien direct vers la dite vidéo
Osamu Tezuka un des parrain du sexisme... heureusement qu'il n'entendra pas cela
Mais non ,la petite coquine s'empresse de prendre l'exemple de "One Piece". Très pertinent comme choix, on se base sur les mensurations de plus en plus impressionnantes des protagonistes, en particulier  Nami. Mais c'est là que le travail devient réellement critiquable. Pour rappel, "One piece" a été édité en 2000 par Glénat, donc on a un anachronisme dans le propos. Afin de faire passer la pilule, le montage enchaine ingénieusement avec une petite blague concernant l'augmentation mammaire de la gente féminine lors de la prise de la pilule contraceptive... C'est évidemment avec un large sourire que j'ai observé ce passage, comment ne pas sourire quand une personne dénonçant le sexisme y à recours pour sauver son reportage?
Mais quand il n'y a pas de gêne il n'y a pas de plaisir semble nous dire cette journaliste. En effet, nous passons directement aux caricatures de personnages. Ça tombe rudement bien on va pouvoir parler de shibari, de soumissions... Heureusement nous sommes épargnés à ce niveau. Mais comble du comble nous sommes mis face à un personnage qui représente toute la force et l'emprise que l'homme à l'encontre du (pardonnez moi l'expression) sexe faible, j'ai nommée, Toru de "Fruit Basket". Vous la voyez la technique de l'entonnoir dans laquelle notre guide nous entraine? Les animés sont le mal quand ils sexualisent les personnages féminins et le sont tout autant si ce n'est plus quand cela concerne un personnage qui se soumet (enfin, exécute des tâches ménagères pour des personnes qui l'accueillent gratuitement chez elles et qui, ne lui imposent pas de le faire...) 

Encore une fois, l'exercice est périlleux et notre funambule nous propose un twist. Elle tente de défendre les mangas. Son choix éclairé va se porter sur "Nana"... Comment dire? "WHAT?" Sérieusement? Une femme forte, Nana? Bon on va passer encore l'anachronisme mais comment peut on présenter Nana comme un manga avec une femme forte? N'est on pas un peu dans un cliché à la limite du sexisme? Et surtout n'est ce pas la meilleur façon pour nous vendre "sa soupe?". Gally de "Gunm" me semble plutôt forte, Madoka de "Max et Compagnie" me semble s'affranchir des clichés (et en plus on a le bon gout de respecter la chronologie imposée par la vidéo) Sara de "l'autre monde" est une femme de force, Misato et Asuka dans "Evangelion" aussi...
La petite cerise sur le gâteau va arriver, attention, je cite "Aujourd'hui dans le manga la norme c'est la culture du viol" Oui oui vous avez bien entendu, nous ne sommes plus sur des clichés, ni sur de la suggestion, on parle carrément de culture du viol. Un "Smurf" movie en quelque sorte. Attention les "Saw" et autre "August Underground's Mordum" vous êtes concurrencés par un titre odieux et répugnant "City Hunter". Oui, ceci n'est pas une blague, on parle de cet animé diffusé en 1990. Alors là déjà je demande pardon à Mr Hojo pour la comparaison et surtout je vais me jeter dans cet anachronisme. "Aujourd'hui" et "Nicky Larson", c'est un peu comme dire que nos comiques actuellement en vogue sont Michel, Leb, Coluche et Roucasse... C'est effectivement déplacé, mais la sanction est elle aussi toujours à la clef pour notre Ryo Saeba. Finalement posons nous la question, qu'est ce qui était vraiment drôle pour nous? Les actes graveleux de notre héros ou les coups de massue?
Un exemple de titre avec des femmes fortes
Non contente d'avoir bien embrouillé nos esprit dans son smoothie de subjectivité, voilà que les animés sexualisent les personnages féminins dès le collège. Là on sent dans le montage qu'il y a un malaise et que l'on va avoir une manipulation en nous proposant d'une part des adolescentes et d'autres part du hentai. Vide dans son propos elle ne se donne pas la peine d'expliciter son point de vue concernant les adolescentes et passe de suite au hentai. Pourquoi? Pour agir par association d'idées. De fait au visionnage nous allons associer le hentai à de la pédo pornographie. Elle va même nous expliquer ce qu'est le Hentai, "un manga carrément porno". Beau travail, on va bien placer nos marqueurs afin de vous faire comprendre que c'est le mal. Mais minute, ça ne passait pas ça au club do, non? Allez je vais lâcher un peu pour l'anachronisme" et on va taper ailleurs. Nous avons donc un produit pour adulte qui vise à satisfaire des fantasmes, sans langue de bois, l'utilisateur ou consommateur ne veux pas voir maman et papa dans le lit, il faut des choses qui sont dictés par l'industrie pornographique et bien entendu on tombe sur du trash des scènes de viols et autres images choquantes. Mais le vrai débat n'est il pas plutôt celui de la pornographie dans son ensemble et de son rôle dans l'établissement des images que se créaient nos jeunes dans la construction de leur rapport à l'autre? (oui c'est pompeux et je suis usper fier de cette phrase les amis ^^) Notre amie journaliste nous explique ensuite que pour une histoire de gros sous, nos éditeurs et artistes ont fait valoir leur droit d'expression. La encore il faut rectifier le propos, oui les scènes doivent être contrôlés , il ne faut pas que dans un shonen, ou shojo des scènes ayant vocation à apparaitre dans un hentai soit disponible. On est finalement dans de la classification, vous vous rappelez les petits carrés vert, triangle orange et croix rose? les PEGI pour les gameurs ^^.

Notre investigatrice va nous achever en nous sortant le dernier rapport sur la parité entre les hommes et les femmes présenté en 2017 par le forum économique mondial. Le Japon se situe à la 114 ème place sur 144. De bien mauvais garçons que ces Japonais. Nous en france nous sommes à la 11 ème place (pays des droits de l'homme et du citoyen quand même, si si ouais).  Mais attention, en terme de salaire nous sommes en 129 ème position, et oui, nous ne savons pas quel est le classement qui est vraiment utilisé par notre journaliste. Connaissant plutôt bien la culture de ce pays je confirme malheureusement qu'au Japon le statut de la femme n'est pas des plus simples, c'est effectivement une société patriarcale et qui classe ses membres dans des cases, des stéréotypes, de fait sur le fond, je comprend la réflexion de notre guide. Je ne comprend et n'excuse pas, en revanche, le manque de rigueur d'une professionnelle qui méconnait son sujet et prend ça et là des éléments afin d'appuyer son propos sans cohérence temporelle ni même un effort d'appréhension de la culture visée. 
A mon sens le mouvement "Me Too" est une bonne chose, la parité l'est tout autant mais je m'étonne que des personnes maniant aussi bien l'art de la communication (j'en tiens comme preuves les différents procédés utilisés dans cette vidéo) se trompent de combats et continuent à induire les gens en erreur. Faisant par la même occasion, perdre du temps et de l'énergie à une cause importante, celle de la parité, non pas uniquement entre les hommes et les femmes, mais entres toutes personnes.
(C'était mon moment démago les amis) 








©LP'C
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