tales of phantasia un de mes souvenirs d'enfance

Aujourd'hui je veux vous parler d'un jeu qui m'a marqué. Je dois toutefois reconnaitre ne jamais avoir joué à une version cartouche, le jeu n'étant jamais sorti en France. Grâce à un obscur CD qui tournait entre potes, et qui contenait Roms et des émulateurs, j'ai trouvé de nombreux titres en Japonais mais aussi des titres ayant bénéficié de patchs en anglais. Entre deux fichiers "Amanga..." (Merci Gossgeg et Sexwax au fait) un titre m'a de suite mis KO, Final Fantasy VI. Aucun rapport me direz vous, et pourtant, une fois le titre rincé, "platiné" j'ai recherché un autre titre qui me laisserait ce sentiment que tous les gameurs ont un jour ressenti (autrement j'ai de la peine pour vous les amis). Celui qui me laisse la sensation d'avoir voyagé et participé à une incroyable aventure...

C'est avec cet objectif que j'ai lancé cette rom "Tales of Phantasia", et tout comme Final Fantasy VI l'introduction m'a de suite fait voyagé. Je n'étais plus dans ma chambre devant mon écran de PC. Et comment ne pas fondre en voyant l'intro de ce jeu et surtout en ayant une bande son avec des paroles.

Mes oreilles, mes doigts, mon corps tout entier était transporté. C'est un peu comme si la mode de la musique 8 bits était prise à l'envers. Pour un jeu Snes, avoir une palette son de qualité était bien entendu tout à ait possible, la bête pouvait totalement "faire le café".

Mais avoir des "vocals", comment dire? Pour les lecteurs les plus jeunes, avoir les voix c'est un peu la base. Mais à cette période c'était réellement une exclusivité.

Alors que je n'avais pas encore récupéré de cette claque je me prend un uppercut en voyant la beauté des graphismes. Oui le travail sur les personnages, les décors et tout simplement la direction artistique mérite un 20/20. Bon pour être honnête à l'époque je me suis surement contenté d'un "ça déchire sa race". Les personnages sont de belle taille, suffisamment pour en apprécier le visuel, le tout est très coloré et les animations des personnages donnent à chacun le petit plus qui fait qu'un jeu reste dans votre mémoire. (Oui je sais qu'une bouse peut aussi rester dans les mémoires...)

Yoshiharu Gotanda

Motoi Sakuraba

Kosuke Fujishima

Mais avant de laisser parler mon petit coeur, présentons quand même les personnes à qui l'on doit cette merveille: Yoshiharu Gotanda à la programmation, le studio Wolf team au développement, Motoi Sakuraba et Shinji Tamura au son et un certain Kosuke Fujushima au chara design. (J'adore présenter les personnes de cette façon, cela donne un côté fin de concert...)

Yoshiharu Gotanda va programmer ce petit trésor, mais pendant le développement du jeu, des différents avec Namco vont l'emmener à quitter le studio Wolf Team pour créer son studio, "Tri Ace" (en remerciant Enix au passage ^^).

Le studio Wolf team changera de nom, devenant Namco Tales Studio et de son côté Yoshiharu va proposer des titres comme les Star ocean, Valkyrie Profile, Résonnance of fate et des final fantasy (XIII 2 et Lightning returns). Tri Ace garde l'ADN de Tales of Phantasia dans les mécaniques des jeux produits. Chacun de leur titre met en avant l'action le dynamisme et proposent des affrontements intenses (oui oui je sais pour les joueurs les plus jeunes l'intensité n'est peut être pas flagrante en regardant des let's play, mais manette en main...)

De son côté Motoi Sakuraba dispose d'un cv que même les plus jeunes joueurs pourront apprécier. Auteur des bandes sons de Dark Souls, des Tales of, Star Ocean, Valkyrie Profile, Baten Kaitos...

Compositeur à succès il est sollicité pour de nombreux projets, animation, films, séries, jeux vidéo...

Le mangaka Kôsuke Fujishima, lauréat du prix Kodansha de 2009 dans la catégorie générale pour son titre "Ah My Goddess" nous régale au chara design. Auteur de "You're under Arrest il continue à travailler sur les Tales of associant son talent à celui de Mutsumi Inomata.

Bon, vous avez compris, le jeu est beau, l'habillage sonore et les voix que l'on peut entendre pendant les combats ressemblent à une petite "cherry on the cake" mais en plus de tous ces points positifs, le jeu est doté d'un scénario et de personnages des plus intéréssants. N'oublions pas que nous sommes en 1995, que le jeu est distribué au Japon et que dans le même domaine on trouve deux séries de jeux, rien de moins que les Final Fantasy et les Dragon Quest...

"Si le mal existe en ce monde, il se cache dans le coeur des homes" 

C'est sur cette phrase que le jeu démarre, on assiste alors à un affrontement entre le sorcier Dhaos et 4 héros. Face à la menace que représente le sorcier les héros décident d'enfermer ce dernier et de sceller sa prison grâce à un sceau magique. Battu dans le passé, Dhaos va alors s'attaquer aux descendants des héros. On assiste alors à un massacre, des actes de bravoure, de la torture mais surtout à la libération du socrier. Dhaos tente d'exterminer les descendants des héros mais échoue, ces derniers sont alors envoyés dans le passé grâce à la magie de Trinicus et au sacrifice de Chester. Les héros ont échappé à la mort mais ils se retrouvent dans une période en proie au chaos, car Dhaos prépare un conflit majeur entre les royaumes de Mid Gals et Alvanista, entrainant le monde et le temps dans le Chaos...

Je suis conscient que mon petit résumé de l'histoire n'est pas parfait, mais il pose les bases du scénario et montre a quel point le scénario est ambitieux. Il vous est surement difficile de vous faire une idée concrète mais j'ai tenté d'éviter toute forme de spoils dans cette petite présentation. Je ne peux vous dire qu'une chose, le scénario mérite votre attention et si vous passez au delà de mon petit texte vous serez agréablement surpris et aurez devant vous de nombreuses heures de jeu en perspective.

Les personnages ont tous une histoire qui vous permet de vous y attacher et surtout les dialogues entre les protagonistes sont savoureux. Il n'est pas rare d'évoluer sur la map et d'assister à des échanges caustiques et comiques. Chacun propose une approche différente, vengeance, secret personnel, amitié, amour, accessoirement sauver le monde... 

Audacieux, le jeu propose un système de combat très ingénieux. Les personnages évoluent de profils et il est possible d'éviter les attaques adverses et d'utiliser des attaques préalablement programmées afin d'occire les ennemis. Toutes les techniques se renforcent en les utilisant, c'est à dire que plus vous utilisez une attaque plus elle devient efficace et peut vous permettre d'apprendre de nouvelles attaques. L'approche peut sembler un peu basique, mais quand on sait que vous pouvez utiliser de la magie et que certains personnages peuvent attaquer à distance, la stratégie s'impose rapidement. Les points vous permettant d'utiliser vos techniques sont sobrement appelés "TP" pour point de technique. Vos techniques les plus puissantes étant gourmande en TP il vous faudra penser à acheter des items permettant de faire le plein (Un mars et ça repart...) Cet aspect du jeu va vous forcer à privilégier très rapidement des affrontements raisonnés (donc on ne spamme pas la même attaque les enfants) d'autant plus qu'il est possible de switcher à tout moment avec un des membres de votre équipe afin de vous adapter aux ennemis et ainsi précipiter leur fin. Pour optimiser vos combats mais aussi pour vous défaire des boss il vous faudra compter sur le placement de vos personnages et optimiser les rôles de chacun en configurant les aptitudes que vous voulez les voir utiliser. La combinaison des attaques entre vos personnages amène à des "Arcanes", des attaques dévastatrices. Impressionnant de profondeur pour un jeu qui date de 1995. (pour un jeu tout court en fait) Vous serez perpétuellement dans le feu de l'action tant les combats sont dynamique et exigeants. Ne pensez pas pouvoir faire du levelling à la sauvage, le prix en item serait bien trop élevé et l'aspect dynamique des combats ne permet pas de simplement marteler le même bouton.

La quête de puissance passe aussi par de nombreuses quêtes optionnelles qui vont vous permettre de mettre la main sur des consommables, de l'équipement mais aussi des magies et techniques dévastatrices. En multipliant les allées et venues dans le jeu, vous croiserez la route de Boss Optionnels, de Donjon tout aussi Optionnelles et de quêtes secondaires. Vous serez toujours largement récompensé, que ce soit par l'obtention d'une invocation, d'une magie, d'une pièce d'armure , de consommable ou bien par des dialogues qui développent le lore des personnages.

Plus tôt dans mon humble article j'ai évoqué la bande son et plus particulièrement le titre The Dream will never Die / Yume wa Owaranai chanté par Yukari Yoshida, écrit S. Fujibayashi et composé par T. Sekiguchi. j'ai aussi dit que les graphismes étaient au top du top. Tout cela a été possible grâce à un logiciel créé par Hiroya Hatsushiba, le "Flexible voice Driver". Ce dernier permet de charger des sons dans la mémoire dédiée à l'audio à la volée. On peut donc remercier de monsieur car c'est bien grâce à lui que l'on peut bénéficier de cette chanson et des nombreux bruitages lors des combats.

Pour les graphismes et l'animation des personnages on ne peut que saluer la direction artistique et le travail fait sur les pixels. Comme indiqué précédemment, le jeu propose une variété d'envrionnement et surtout une belle palette de couleurs. Pourtant nous sommes bien en présence d'un jeu super nintendo. Encore une belle prouesse pour ce jeu, qui propose un contenu proche de ce que la concurrence pouvait proposer, mais attention, pas n'importe quels concurrents, on parle de la Rolls des 8 bits la PC engine, du mega cd de séga ou bien de consoles plus puissantes comme la playstation et la Saturne...

En résulte une information toute bête mais pourtant tellement évidente: le poids de la cartouche. Contrairement aux 16 Mégabits qui constituent un jeux snes, la cartouche Tales of Phantasia elle fait 

48 Mégabits. (Un record partagé avec le jeu Star Ocean)

Depuis, le jeu a bénéficié de nombreux portages, les possesseurs de Playstation ont eu la chance d'y jouer au Japon en 1998, la version GBA a été disponible en 2003 au Japon et 2006 sous nos frontières et la PSP a bénéficié d'une version full voice en 2006.

Chacune de ces adaptations a apporté un petit plus au jeu, un visuel du portrait des personnages lors des échanges, une carte modélisé en 3D, du contenu supplémentaire avec un donjon inédit pour la version gba, et l'ajout d'un doublage complet pour la version psp.

Pour autant, la version snes reste celle de mon enfance, mes souvenirs font de celle ci celle qui me tient le plus à coeur. Je vous invite néanmoins vivement à tester ce jeu qui bien qu'ancien, reste un véritable chef d'oeuvre. N'oublions quand même pas que grâce à ce dernier on a eu la chance de bénéficier de la série des Tales of, ce qui n'est pas rien dans le monde du RPG...

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