Requiem from the darkness

Lorsque je suis tombé sur un épisode de Kousetsu Hyaku Monogatari (totalement par hasard) j'ai d'abord pensé que je devais arrêter les soirées un peu trop arrosées. Puis l'impression qu'une histoire se dessinait et que je finissait par comprend de plus en plus de choses m'a finalement fait comprendre que j'étais devant un de ces ovnis. Un de ces titres qui vous scotche mais qui ne vous permet pas de dire j"aime" ou "j'aime pas". Ce sentiment ne m'a d'ailleurs pas quitté tout au long des 13 épisodes qui compose la série (2003). Mais si je vous en parle c'est qu'il y a de bonnes choses...

Bon, soyons honnête je suis resté sur la chaine parce que le générique d'ouverture est très sympa, (peut être que j'imaginais déjà des combats féminins de catch dans la boue...) la musique tend à rendre une ambiance très étrange et des graphismes qui vous plongent dans les légendes du pays du soleil levant. Ceci peut s'expliquer assez facilement, le scénario est signé de Natsuhiko Kyogoku, spécialiste des Yokai (créatures de la mythologie japonaise) et de romans policiers. Le principe de one shot correspondant à un épisodes et voyant finalement le jugement et la punition des criminels, le tout baignant délicieusement dans la mythologie Japonaise est en quelque sorte sa marque de fabrique. Pour soutenir le scénario complexe et cruel de l'auteur, c'est Miya Shigeyuki qui officie, et c'est un véritable mélange de désir et de ténèbres. Les personnages présentent des spécificités anatomiques qui m'ont fait penser à certaines séries ou films de ninja (comme Ninja Scrolls, Basilisk, toute proportion gardée bien entendu) L'aspect fantastique de la série est très bien mis en avant tant les traits des personnages principaux sont caractéristiques. On peut reprocher une certaine caricature au niveau des personnages secondaire( qui dessert le suspens), mais cela permet d'identifier facilement les traits de caractères des différents protagonistes.
L'habillage sonore n'est pas en reste, un certain Kuniaki Haishima s'est occupé de la bande son. Que dire de ce grand monsieur? Peut être citer quelques titres sur lesquels il a travaillé par exemple.
Alors qu'avons nous icic? Tiens, Spriggan, Blue Gender, Monster, Tokyo Babylon 1999, Gasaraki, Macross Zero, Retribution, Mushishi... L'artiste est prolifique, tanty et tellement que je n'ai pas cité toutes ses oeuvres, mais je pense que vous avez maintenant une idée de son talent.
Pour autant, on peut mettre de très bons ingrédients ensemble, si il n'y a pas le petit truc en plus, la plat peut être gâché. On peut dire que Tonokatsu Hideki a eu le petit truc en tant que réalisateur. Lui qui a aussi officié sur Silen Moebius, nous livre ici tout son savoir faire. En mélangeant des images de synthèses, des plans fixe et surtout en usant et abusant des palettes de couleurs, il créé une atmosphère, envoutante et morbide à souhait. Les jeux d'ombres, de noir et blancs contrastant nettement avec le feu et la palette utilisée pour créer constamment un contraste diabolique, à l'image de la série. L'image est aussi malmenée dans ses plan de mise en scène, il n'est pas rare de switcher d'un point de vue à un autre comme dans un "Gladiator" ou un film d'horreur (dont il tire les nombreux codes).

Mais à quoi faut il s'attendre en regardant cette série? Une très bonne surprise, mais je ne peux décemment pas clôturer mon article comme ça, je vais donc vous résumer quelque peut l'histoire et mettre en avant quelques points qui ont fait "tilt" dans ma petite tête.
On suit donc Yamaoka Hyakusuke, un écrivain qui voyage afin de trouver l'inspiration. Il souhaite écrire un recueil d'histoires sombres et il croise la route de Mataichi, Ogin, Nagamimi, un trio d'enquêteur ayant pour spécialité les légendes et superstitions du folklore Japonais.
Oui le postulat de départ est très basique, un objectif similaire des points de vues différents et des interactions entre les personnages qui vont tendre à enrichir l'histoire. Mais ce qui rend Requiem From the Darkness prenant, c'est son utilisation du folklore Japonais. Influence directe de son Scénariste, les Démons ne sont pas nécessairement les ennemis et leur cruauté n'est battue que par la cruauté humaine. Leur présence permet d'appuyer sur les vices humains. Au niveau de la découverte du folklore Japonais, le spectateur est servit, vous allez découvrir toute une mythologie qui n'est pas toujours mise en avant dans les différents contes (ce qui peut nécessiter quelques recherches de votre part et rendre les histoires difficiles à suivre, je le concède). 
Bien entendu le point le plus intéréssant (bien qu'assez prévisible) c'est la transformation du personnage principal, Hyakusuke, qui va se forger et comprendre qu'a l'instar de toutes les enquêtes résolues par le trio énigmatique, chaque butin à un prix. Dans certains épisodes on a même l'impresison que le trio n'est que l'expression de ses propres pensées et qu'il se dédouane d'une certaine façon de toute responsabilité.
Comme je l'ai écrit en début d'article, Requiem From Darkness est un ovni, fait d'opposition mais qui tient en haleine du début à la fin. Que l'on considère le recours au bestiaire de la mythologie Japonaise qui finalement n'est là que pour servir d'échelle de valeur de cruauté par rapport aux humains, le travaille sur la bande son et l'habillage sonore qui prend les codes des films d'horreurs et nous livre des musiques envoutantes à souhait, que l'on se penche sur le chara design ou la réalisation. tous ces points ne font que rendre le spectateur perplexe à la fin. Mais c'est sa grande force, le titre créé un partage et laisse une empreinte sur son spectateur. L'ambiance et l'identité de la série ne peut s'oublier, ce qui rend ce titre attachant. Si vous cherchez une série qui dispose de sa propre ambiance je vous invite à regarder les 13 épisodes.
©LP'C
©DR

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