Heavy Rain, mon ovni à mi chemin entre le film et le jeu vidéo

Gros challenge pour moi, je veux vous parler d'un jeu qui m'a redonné envie de jouer. J'avais laissé tomber mes consoles et grâce à un amateur de pâte à tartiner et de bullet time je me suis finalement laissé séduire par l'achat d'une console quelconque. Voilà en quelques mots mon retour dans le game (comme disent les d'jeun's). J'ai donc acheté ma console, deux manettes, et deux jeux vidéo, Motor Storm Apocalypse (passage dans un "Chez Marcus") et Heavy Rain.
le départ du récit
C'est de ce dernier dont je veux parler aujourd'hui, et la tâche me semble complexe, car si il y a un bien un jeu qui a marqué la playstation 3 concernant le scénario et le gameplay, c'est bien celui ci. L'histoire est d'une richesse telle qu'elle permet de proposer 18 fins différentes avec autant de répercussions sur les quatre personnages que l'on est amené à contrôler.  De fait, vous parler de mes réactions à chaque twist serait gâcher votre expérience si vous ne connaissez pas encore le jeu et si vous avez vous aussi eu le jeu en main, ceci ne vous apporterait pas grand chose. Quand au Gameplay quand je disais que ce dernier avait fait parler de lui, il faut se rappeler que Quantic Dream (oui oui le studio qui nous a procuré quelques plaisirs avec "The Nomad Soul" et "Fahrenheit") nous avait annoncé un jeu "thriller" qui positionnerait le joueur au coeur de l'action et surtout qui serait totalement articulé en fonction des choix effectués. Ceci était possible grâce à l'évolution du système Motion Physical Action Reaction (merci Fahrenheit), pour simplifier, le joueur prenait place dans le personnage, pouvait interagir avec ses interlocuteurs et environnement tout en sollicitant la "conscience" du personnage contrôlé. Le récit se construisant alors en fonction des actions et choix réalisés par le joueur. En complément des Quick Time event devaient pousser encore plus loin l'immersion du joueur, le forçant à effectuer des mouvements (dans l'édition ps move) ou à composer des suites de touches au bon moments (oui oui un certain Dragon's lair proposait déjà ceci en 1983, avec au passage la petite touche d'un certain Don Bluth pour ne rien gâcher...) Pour certain cette façon de jouer dépassait l'entendement, pour d'autres l'appellation jeu vidéo n'avait alors plus de sens, encore un aspect qui suscitait un vif débat. Ce qui, dans mon cas, n'est pas un avantage car je ne peux donc pas m'appuyer sur le gameplay pour vous parler de ce souvenir.
nos quatre protagonistes
Alors autant parler un peu du développement et d'anecdote autour d'Heavy Rain et peut être ressentirez vous la même chose que moi à son sujet. Le projet Heavy Rain à nécessité environ 3 ans de travail et près de 200 collaborateurs. David Cage et Guillaume de Fondaumière sont alors très enthousiastes et proposent une démo pour l'E3 en 2006, Heavy Rain: The Casting. D'une durée de 5 minutes, cette dernière présente un personnage en pleine audition qui va exprimer tout un panel d'émotion. Deux ans plus tard, donc en 2008, pour la Games convention de Leipzig, c'est un extrait de l'épisode le "Taxidermiste" qui contribue à développer la hype autour du jeu. Cette séquence présente une reporter prise au piège qui tente d'échapper à son bourreau. Le projet semble plein de promesses et s'annonce comme un ovni dans le monde vidéo ludique. 
David Cage qui confiera plus tard que les 2000 pages du scripts sont parties d'une mésaventure qu'il a eu avec son fils vont rajouter un peu de mystère sur ce jeu. en effet, le ton est très clairement très sombre et l'on comprend que l'histoire le destine à un public d'adulte, donc en plus des prouesses techniques il faut faire avec les 15 mois d'écritures qui ont donné naissance à ce projet.
Autre point qui fascine, la notion de voyage et le rejet de principes pourtant chers aux joueurs. Tout l'intérêt de ce jeu est dans le ressenti du joueur, son expérience et non son talent, ainsi il n'y a pas vraiment de game over, pour les créateurs, tout doit être au service de la narration.
ambiance ambiance...
Quand Quantic Dream dit tout, il faut bien comprendre que c'est tout.
Du coup c'est la section comptabilité pour les personnes qui aiment les chiffres. Le studio va faire appel à 70 acteurs et cascadeurs pour effectuer les captation de mouvements, et ceci va prendre 172 jours de tournage. La direction artistique va effectuer un séjour à Philadelphie pour proposer plus de soixante décors, les plus fidèles à l'ambiance de la ville et c'est à Thierry flamand que l'on doit ce travail d'orfèvre. Le compositeur Normand Corbeil va enregistrer dans les studios d'Abbey Road 200 morceaux joués par un orchestre symphonique. Ceci pour répondre aux exigences d'habillage sonore, les réalisateurs voulant que le son permette aux joueurs de s'immerger totalement dans le récit.
Pour nos amis banquiers, le jeu a couté 20 millions d'euros. Petite cerise sur le gateau, le soin apporté pour le doublage, dans cette liste vous trouverez des noms qui doivent vous être familier:
exemple de visage
Bernard Gabay
 : Ethan Mars
Damien Boisseau : Norman Jayden
José Luccioni : Scott Shelby
Françoise Cadol : Madison Paige
Emmanuel Jacomy : Carter Blake
Aurélie Bancilhon : Lauren Winter
Bernard Métraux : capitaine Perry, le garagiste, le clown
Guillaume Lebon : le psychiatre
Brigitte Lecordier : John Sheppard, infirmier
Gilbert Levy : Hassan, Paco Mendez
Guy Chapellier : le réceptionniste, le majordome de l'ARI, Adrian Baker, l'ivrogne chez Gordy, le gardien du cimetière
Marc Alfos : Charles Kramer, le père des jumeaux
Benoît Allemane : Manfred l'horloger, le caissier du carrousel, le présentateur du talk show
Cédric Dumond : Gordi Kramer, le braqueur du magasin d'Hassan
Thierry Mercier : Jackson Neville (Mad Jack)
Jackie Berger : le frère de John Sheppard enfant
Gilles Morvan : Troy, un garde du corps de Gordi
Xavier Fagnon : Ash
Laurent Morteau : Brad Silver
Xavier Jozelon : Présentateur TV

Un jeu qui a été porté par des passionnés et qui proposait une aventure vraiment très étrange, je n'irais pas jusqu'à dire que c'était réellement novateur, pour moi les laser disques et autres films comme Dragon's lair proposaient déjà des sessions d'actions similaires, le côté punitif en plus. De la même façon le principes de true, false et bad ending n'étaient pas inconnus des joueurs (ghost and goblins, des sonics par exemple???) Par contre le récit et l'ambiance que Quantic dreams nous propose, là on touche deux aspects qui sont indéniablement réussi. Oui, on se demande si l'on a un jeu ou un film et surtout nous sommes surpris, car l'interaction entre nous et le jeu se fait finalement autant dans nos esprits que sur l'écran. En finissant le jeu (et ceci indépendamment de la fin obtenue) on a vraiment l'impression d'avoir fait un voyage, tant le récit nous a happé et finalement nous a forcé à nous poser des questions sur le "et si c'était moi"...
Vous aussi participez à cette aventure et faites vous votre avis sur ce jeu qui s'est écoulé à plus de 5,3 millions d'exemplaires à travers le monde.








©LP'C
©Sony
©Quantic Dream
©DR

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