Gungrave, entre joie et...

Série d'animation de 26 épisodes, créée par Yasuhiro Nightow en 2003, elle reprend l'univers du jeu vidéo Gungrave de 2002. La société Red Entertainment qui est à l'origine du jeu vidéo souhaitait rompre avec la tradition (RPG) pour créer un jeu d'action. Pour ce faire, l'entreprise va réunir des personnes talentueuses, comme Yasuhiro Nightow qui va créer le background et les personnages, Kousuke Fujushima (Ah my goddess, You're under arrest) va créer les véhicules et quand on connait sa passion pour les méchas cela ne peut que présager du meilleur, la musique sera confiée à Tsuneo Imahori compositeur pour Trigun et Hajime no Ippo.

Le destin du jeu, malgré cette "Dream team" sera similaire à l'accueil de la série éponyme. Bien que prenant et bénéficiant d'une atmosphère propre, les critiques vont s'attarder sur deux points négatifs, la répétitivité et sa durée de vie... (Call of?...)
Le studio récidivera en 2004 avec Gungrave Overdose, mais bien que de nouveaux personnages fassent leur apparition, l'accueil sera le même. Heureusement pour nous (les LP'C en tout cas ;p) Masao Morosawa (producteur pour Mad House) va s'intéresser au projet. Pour lui l'univers créé par Yasuhiro Nightow est plein de potentiel. Fort de son partenariat passé avec ce dernier sur Trigun il va alors lui proposer d'adapter Gungrave en série d'animation.
Encore une fois un projet Gungrave va se lancer et encore une fois, une belle équipe va travailler dessus. C'est une vieille connaissance qui va travailler le scénario, Yosuke Kuroda (Trigun, tiens tiens tiens, quel heureux hasard). Shino Masanori (directeur pour la Sunrise, qui a travaillé sur Gundam Wing, Inu Yasha,...) sera directeur de l'animation. Toshiyuki Tsuru sera réalisateur. 
Le résultat une série de 26 épisodes qui sera diffusée sur TV Tokyo d'Octobre 2003 à Mars 2004. En France nous aurons le coffret qui sera distribué par Dybex.

Pour ce qui est de l'histoire, on suit une bande de jeunes des quartiers pauvres d'une mégalopole gangrénée par la pègre. Ces derniers vivent de larcins, d'arnaques et doivent régulièrement se battre contre des petits voyous. Pour autant ils ont réussit à se créer un petit foyer, comptant les uns sur les autres par amitié, mais aussi par nécessité. On va particulièrement suivre l'ascension de deux personnages, Harry MacDowell aka Bloody Harry et Brandon Heat aka Beyond the Grave. Ces deux orphelins, amis d'enfance vont tour à tour lutter seuls contre tous puis de déchirer tout au long de l'histoire. Le scénario fait beaucoup penser aux films de gangster, le schéma est classique mais d'une efficacité redoutable. Le lien créé est fort et le spectateur fait vite partie de cette petite bande. On reste conscient que ce sont de mauvais garçons, mais quelque part on ne peut que s'attacher à ces derniers tant la narration et le chara design sont soignés. On retrouve les oppositions et relations complexes entre le crime organisé et les petits voyous de quartiers, les riches et les pauvres. Seule la notion de bien et de mal est très vite mise à mal et l'on tente de s'attacher à nos personnages principaux pour comprendre ou l'histoire va nous mener. Au fur et à mesure de l'ascension de nos compères, on récupère les éléments du puzzle et l'on est posé face à un cruel dilemme. 
La seconde partie de l'histoire voit une part de science fiction et de technologie complexifier le scénario. On est un peu déstabilisé dans un premier temps, car l'histoire était tellement "contemporaine" à minima proche de notre réalité que de voir un Beyond the Grave apparaitre avec tout son armement et sa résistance hors norme, ça nous laisse sur le fondement.
Je vous rassure les ennemis ont eux aussi des upgrade et les combats n'ont rien à envier à ceux que l'on a put admirer dans "Trigun". en revanche c'est peut être le point qui m'a un peu refroidit, cette similarité avec "Trigun". Moi qui suit un véritable fan des films de gangsters, mes repères ont tous volés dans les scènes d'action.
Fort heureusement, l'histoire ne se fixe pas sur le côté science fiction, au contraire, la SF n'est présente que pour justifier la présence des personnages et l'équilibre des forces en présence. 
Au delà de tout ceci, on garde en mémoire l'amitié entre les deux protagonistes, la paire classique du "jeune plein d'ambition et de celui qui ferait tout pour lui". C'est la que le réalisateur et le scénariste ont largement mérité leur salaire, pour permettre de créer du lien et de mettre en place une forme d'empathie avec l'ensemble des personnages, des flashbacks réguliers viennent ponctuer les épisodes. Non pas à la façon d'un Saint seiya (attention je ne dis pas de mal de Saint Seiya, j'adore cette série) en nous présentant le passé des protagonistes pour justifier des faiblesses, ou nous attendrir avant leur mort. Non rien de tout cela, les personnages sont des gangsters et la seule voie respectable pour eux c'est la mort. Mais plutôt comme un Lelouch, navigant entre les époques pour nous perdre et laisser planer cette nostalgie de la belle époque "pauvre mais dans une ambiance chaleureuse". 

Pour moi c'est souvent le sujet de discussion sur lequel avec mes amis on  a le plus de différents. Mais pour moi c'est une série qui mérite de s'y intéresser. Ne serait ce que pour en apprendre plus sur cet iceberg qu'est Brandon Heat. Les ramifications et le côté tentaculaire des organisations de gangster est aussi très bien retranscrit et l'on imagine sans mal certains "bureaux" de Yakuzas ou de Joppok fonctionner ainsi. J'ai eu un véritable coup de foudre pour cette histoire. Les 11 heures nécessaires pour regarder l'ensemble de la série ne seront pas des heures perdues, vous aurez je vous l'assure passé un bon moment. 

©LP'C

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