Interview cosplay 3: Wilhelm
On poursuit les interviews cosplayeurs avec Wilhelm cette fois-ci, merci à lui d'avoir pris le temps de me répondre.
Peux-tu me parler un peu de toi (prénom et/ou pseudo, passions, passes temps etc)
Je
suis Wilhelm, alias Jaeger, également connu sous le pseudo Elinciel lorsque je
"change". Je suis dans le
milieu du cosplay depuis 2003, à l'époque il n'y avait pas de conventions dans
notre région, donc j'ai pu assister à la naissance de beaucoup d'événements. A part cela, je suis un gamer invétéré,
principalement dans les jeux vidéo indépendants, je pratique aussi la danse
classique et j'apprécie beaucoup les
styles vestimentaires japonais (gothic lolita, fairy kei, etc...).
Qu'est-ce qui t'as fait aimer le cosplay, et que recherches-tu à travers cette passion?
J'ai
découvert le cosplay via un groupe de discussion sur une série de jeux vidéo
que j'aime bien (Final Fantasy). Je considère cela comme un hommage aux
personnages fictifs que l'on apprécie, que ce soit en jeu vidéo, animation,
manga, film, etc... Également, le cosplay m'a été énormément utile pour m'aider
à accepter ce côté de moi-même que je rejetais auparavant. En fait, étant
garçon à la base, j'ai senti en moi un côté féminin se développer, que j'ai pu
mettre en avant grâce au cosplay. Au final, j'ai pu libérer ce côté fille, en
allant même jusqu'à lui donner son propre prénom (Laura) et son propre
pseudonyme (Elinciel), et à travailler sa personnalité et apparence de telle
sorte que les gens me voyant pour la première fois en cosplay de fille arrivent
à percevoir cette aura de féminité et à m'accepter vraiment comme telle. Non
pas que je rejette mon côté garçon, loin de là! Je cherche juste, comme je
disais, à équilibrer les deux côtés, comme Ranma Saotome dans Ranma 1/2, et le
cosplay (comme la mode lolita plus tard) m'a été d'une aide précieuse.
A quelles conventions vas-tu?
Je
fréquente les conventions de Bordeaux comme AnimAsia, AnimAsia Le Haillan et
Bordeaux Geek Festival (dont j'ai pu voir les toutes premières éditions). Je
fréquente également les conventions Toulouse Game Show (son édition de
novembre/décembre et son édition Springbreak), Manga Dax, Pau Anime Game Show,
ainsi que EPITAnime et Japan Expo. J'ai également pu aller jusqu'à Toulon pour
Mang'Azur pendant quelques années, mais je ne le fais plus en raison d'un
manque de temps ou d'argent, le voyage pour faire Bordeaux-Toulon étant très
long.
As-tu rencontré des difficultés dans le monde du cosplay, quelles sont-elles ?
Le
plus difficile pour moi est de trouver la détermination pour commencer un
costume, ayant beaucoup de projets en tête mais ne sachant pas par où
commencer.
Il y a quelques prés-jugés sur la communauté des cosplayeurs, as-tu fais face à des jugements extérieurs ?
Malheureusement
oui, il y a beaucoup d'idées préconçues sur le cosplay, et les médias ne font
bien souvent que relayer ces fausses idées au lieu d'essayer de vraiment
découvrir ce que nous sommes. On dit par exemple que le cosplay n'est qu'une
activité de jeunes étudiants fans de culture japonaise. Doublement faux! Tout
d'abord, le cosplay tire ses origines des États-Unis et de leurs événements
centrés sur la science-fiction. De plus, on trouve énormément d'adultes qui en
pratiquent, surtout des employés et même des parents, qui n'oublient jamais
leur sens des responsabilités en dehors du cosplay. Ma propre famille, ma mère
surtout, a bien du mal à se dépêtrer de ces préjugés, malgré le fait que cela
fait 15 ans (!!!) à présent que je suis dans le circuit. Par contre, j'ai pu
faire voir à mes parents ce que cela implique réellement, en les invitant à
Toulouse Game Show Springbreak 2017, pour qu'ils en voient le concours cosplay,
et ils ont pu mieux comprendre, et me comprendre. C'est déjà un pas en
avant...
Qu'est-ce qui selon toi pourrait casser ces pré jugés sur le
cosplay ?
Je pense que les médias télévisés ne sont pas toujours d'une
grande aide, même si quelquefois on a droit à un reportage qui tente de relever
le niveau. Le mieux serait d'aller directement vers les gens et leur expliquer,
le plus souvent via des conférences, comme cela se fait de plus en plus.
©Wilhelm ©LP'C
Le ressenti explique bien les grandes lignes de ce qu'il y a à savoir sur le sujet. Au final la désinformation et l'ignorance peuvent mener à terme vers le dialogue. Si, à défaut d'acceptation, il y a de la compréhension, c'est un début.
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